SNCF : Une mobilisation sur les rails




Si la loi travail touche tous et toutes les salarié-es, les travailleurs et travailleuses du transport ferroviaire affrontent « leur » réforme, tout aussi néfaste...

La loi ferroviaire, adoptée en 2014 malgré deux semaines de grève nationale des cheminotes et des cheminots [1], consacrait l’éclatement de la SNCF, préparait le franchissement d’un nouveau cap dans la privatisation du secteur, et enfin prévoyait d’abroger le décret régissant le temps de travail !

Un des objectifs affichés de la loi étant d’aboutir à un « rapprochement » de la réglementation du travail applicable à la SNCF avec celle des opérateurs privés. Pour y parvenir, patronat et gouvernement se sont entendus sur un empilement de règles qui se substitueraient à la réglementation actuelle : un « décret socle » a minima complété d’une nouvelle convention collective du ferroviaire et enfin d’éventuels accords d’entreprise…

La parution du projet de décret socle le 18 février a mis le feu aux poudres et précipité la mobilisation : durée annuelle du travail, amplitude de travail, nombre de jours de repos ou de week-end, planification des jours de travail… le projet de décret attaque les conditions de travail des cheminotes et cheminots sur tous les fronts !
Face à ce projet vécu comme une véritable provocation par les cheminots, l’appel à la grève des fédérations CGT, SUD-Rail, Unsa et CFDT le 9 mars a connu une mobilisation très majoritaire dans de nombreux services.

Une convergence des luttes nécessaire

Cette mobilisation inégalée à la SNCF depuis des années a également permis, fait rare, de mobiliser des salarié-e-s d’entreprises ferroviaires privées dans un même mouvement (qu’il s’agisse de filiales de droit privé du groupe SNCF ou d’autres opérateurs ferroviaires) et de renouer avec des rassemblements, piquets de grève et des assemblées générales de grévistes. Plusieurs assemblées générales ont adopté des motions en faveur de la construction rapide d’un mouvement de grève reconductible à partir de la grève nationale interprofessionnelle du 31 mars.

La convergence des revendications sectorielles des cheminots et cheminotes avec le mouvement d’opposition au projet de loi travail est évidente : imposer la négociation d’une convention collective du secteur ferroviaire pour remplacer la réglementation historique, et dans le même temps mettre en place la loi qui permet déjà d’y déroger à travers des accords d’entreprise, il fallait oser !

Alors que de nombreuses échéances de mobilisation étaient annoncées tout au long du mois de mars, les équipes syndicales combatives ont tenté de mettre à profit cette période pour populariser le mot d’ordre de grève reconductible.

Il faut convaincre la majorité des travailleurs et travailleuses du rail que c’est le moment d’y aller, à la fois pour ne pas laisser entériner un décret qui braderait nos conditions de travail mais également pour s’opposer à des régressions majeures pour l’ensemble du monde du travail !

Mathieu (AL Saint-Denis)

[1Voir la brochure éditée par Alternative libertaire « Cheminot-es en lutte ! La grève de juin 2014 », toujours disponible.

 
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