Bulletin d’info mensuel n°31 de mai-juin 2011 d’AL-Alsace

Tchernobyl, Fukushima, Fessenheim… : Actifs aujourd’hui ou radioactifs demain ?




Les récents événements de Fukushima nous rappellent le danger que fait peser le nucléaire sur nos vies malgré les tentatives des gouvernements de dissimuler ou de minimiser l’ampleur de la catastrophe, les conséquences sont sans appel : dévastation de l’écosystème, irradiation de la population. 25 ans plus tard, Tchernobyl se rappelle à notre mémoire et nous prouve une fois de plus que le nucléaire est un risque permanent. Malgré de nombreuses mobilisations populaires, les Etats continuent de faire la sourde oreille pour enrichir toujours davantage les caisses de la très lucrative industrie nucléaire, au détriment de l’environnement et du bien-être général.

En Alsace aussi…

Même si le Japon nous semble lointain, la radioactivité ne connait pas de frontière ! Nous ne sommes pas non plus à l’abri d’une catastrophe similaire en Alsace : la centrale de Fessenheim est la plus vieille de France, et à l’instar de Fukushima, elle est située sur une zone sismique. Malgré les nombreux incidents, les autorités ont arbitrairement décidé de prolonger l’exploitation de la centrale pour dix ans malgré une forte opposition de la population (encore près de 10 000 manifestants en avril 2011). Et le récent vote au conseil municipal de Strasbourg pour la fermeture de Fessenheim ne doit pas nous abuser : les ambitions sont clairement et uniquement électorales et n’engagent à rien.

La France, terre sainte du nucléaire

Avec ses 58 réacteurs nucléaires, la France obtient la triste palme de pays le plus nucléarisé au monde : 78 % de l’électricité produite en France provient du nucléaire. Mais ce choix correspond à une volonté des dirigeants de favoriser les lobbies de l’industrie nucléaire aussi bien civile que militaire. En effet, les racines historiques de cette orientation remontent à une décision de De Gaulle de conserver la bombe atomique et de développer une industrie d’armement soi-disant indépendante. Déjà les essais nucléaires militaires orchestrés par la France dans les années soixante dans le désert algérien et dans les îles du Pacifique annonçaient les futurs désastres de l’industrie nucléaire civile : irradiation massive de soldats totalement inconscients du danger, destruction à grande échelle des écosystèmes.
Le nucléaire, un instrument de domination sociale et coloniale

L’industrie nucléaire française constitue un exemple frappant de la manière dont le système capitaliste exploite les ressources naturelles pour générer des profits financiers sans se soucier des conséquences écologiques et humaines (auxquelles il est d’ailleurs incapable de faire face en cas de catastrophe). Les grands groupes comme Areva ou GDF Suez s’accaparent les matières premières de pays du Sud (Kazakhstan, Niger…) et pérennisent ainsi la domination impérialiste et néo-colonialiste de l’occident. Ces entreprises participent aussi à l’exploitation de classe comme le révèle l’exemple des liquidateurs de Fukushima, chargés de colmater les fuites radioactives et recrutés dans les classes les plus pauvres de la population (étrangers, SDF et ‘burakumin’, la caste des intouchables au Japon). Voilà le sort que réserve l’industrie nucléaire à ses employés : « des travailleurs forcés à travailler au plus près du cœur des réacteurs à des chaleurs supérieures à 40°c, obligés à se rendre sur les lieux au moment des accidents, contraints à éponger l’eau radioactive avec des serviettes, condamnés à effectuer des travaux de nettoyage, sans protections ni conscience des risques » (Marianne, 15/04/11), et à qui l’on promet à peine quelques centaines d’euros par jour.

Pour sortir du nucléaire, sortons du capitalisme !

Le combat contre le nucléaire s’inscrit dans une lutte plus globale contre un système d’exploitation absurde et sans limites des ressources humaines et naturelles. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de limiter les dégâts en ménageant les grands groupes capitalistes, comme le prônent la plupart des écologistes pour gagner des voix aux élections. L’enjeu est d’atteindre un équilibre entre les capacités productives, les besoins des populations et les capacités de la biosphère : seul un projet révolutionnaire de rupture radicale avec le système économique actuel permettra de sortir du nucléaire.
Gaz de schiste : nouvelle énergie ou nouvelle arnaque ?

Face à une consommation d’énergie toujours grandissante et des ressources fossiles (pétrole, gaz) de plus en plus limitées, les industriels de l’énergie tentent désespérément de sauver la mise en sortant de leur chapeau le gaz de schiste. Il s’agit de gaz et/ou de pétrole qui se trouvent disséminés dans la roche (le schiste) et que l’on extrait en réalisant un forage vertical puis en provoquant des explosions et en injectant de grandes quantités d’eau à très forte pression. Cette technique, déjà utilisée aux Etats-Unis, a amplement prouvé son caractère nocif et destructeur : pollution des nappes phréatiques et des terres cultivables, pluies acides, augmentation des maladies respiratoires et des cancers. Le gouvernement veut désormais introduire cette technique en France, et notamment en Alsace et en Lorraine où de nombreux secteurs sont à l’étude actuellement.

Plus d’infos et la carte des zones concernées en Alsace

AL en Alsace

strasbourg@alternativelibertaire.org

Tract AL Alsace Mai/Juin 2011
 
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