Transsexualisme : Troubles dans le sexe




En février 2010, un décret a officiellement dépsychiatrisé le transsexualisme. C’est une avancée pour les associations de défense des personnes trans. La France devient ainsi le premier pays au monde à avoir retiré le transsexualisme de la liste des maladies mentales, même s’il y a bien des avancées à obtenir encore pour mettre fin à ce scandale que constitue le traitement de la question transsexuelle en France.

L’une des contraintes imposées par la réglementation française en matière de changement de sexe à l’état civil consiste dans l’obligation d’une opération chirurgicale visant à changer l’apparence des organes génitaux : phalloplastie (pour les F to M) ou vaginoplastie (pour les M to F).

Cela tient au fait qu’en France, le protocole de changement de sexe, qui dure au moins deux ans et qui suppose une prise en charge psychiatrique, ne peut aboutir à un changement d’état civil que si la personne transsexuelle réussit à convaincre l’équipe médicale qui la suit qu’elle désire aller jusqu’à l’opération de réassignation sexuelle.

Marginalisation et paupérisation

En effet, le transsexualisme n’est toléré que dans la mesure où l’individu en question réussit à convaincre qu’il ne supporte pas son corps tel qu’il est, et en particulier ces organes génitaux actuels.


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Or, ce n’est pas le cas de tous les transsexuels : tous ne désirent pas aller jusqu’à une opération des organes génitaux. Le drame pour ces personnes c’est qu’elles vivent au quotidien avec une identité de genre qui ne correspond pas à l’identité figurant sur leurs documents administratifs. Soulignons que c’est aussi le même problème pour les personnes transsexuelles pendant les deux années minimum de leur parcours de changement de sexe. On peut largement imaginer ce que cette situation provoque en termes de marginalisation et de paupérisation des personnes transsexuelles qui de ce fait éprouvent de grandes difficultés pour trouver un emploi ou un logement par exemple. Cela conduit de nombreux transsexuels à devoir se prostituer pour assurer leur subsistance.

Cette situation conduit les associations de transsexuels à demander que le changement d’état civil ne soit pas soumis à l’opération de changement de sexe.

Il faut remarquer qu’actuellement, depuis une loi de 2007, l’Espagne ne soumet plus la modification de l’Etat civil à l’opération de changement de sexe, mais au fait d’être reconnu socialement comme étant de l’autre sexe. Cette reconnaissance passe néanmoins encore par un suivi médical psychiatrique et une prise d’hormones pendant un minimum de deux ans.

La stérilisation comme condition

Cette question conduit les associations de transsexuels à réclamer la suppression de la mention de sexe sur les documents d’identité et le chiffre 1 ou 2, indiquant l’identité de sexe, sur la carte de sécurité sociale.

Une autre particularité du processus français de changement de sexe consiste dans le fait que l’opération de changement de sexe doit être précédée obligatoirement par une stérilisation des personnes transsexuelles. On tolère les transsexuels, mais à condition qu’ils ne se reproduisent pas. Qu’adviendrait-il de l’ordre social, si l’ordre sexué qui lui sert de fondement, venait à être subverti par le transsexualisme ?

Ainsi, peut-on imaginer la crainte des conservateurs face à l’idée d’un pays dans lequel serait reconnu les couples homosexuels, l’homoparentalité, le changement d’état civil sans obligation d’opération chirurgicale et la non-stérilisation des transsexuels. En effet, il est inimaginable pour eux que l’on puisse avoir un couple d’hommes dont l’un est un F to M 1 qui auraient biologiquement des enfants car ce dernier n’aurait pas été stérilisé.

Les associations de transsexuels en France réclament donc l’abandon de l’obligation de stérilisation forcée comme c’est déjà le cas en Espagne et aux Etats-Unis.

Irène (AL Paris Nord-Est)


TERMINOLOGIE

F to M : femme vers homme

M to F : homme vers femme

F ou M to U : femme ou homme vers inconnu.

Ces quatre expression indiquent trois processus de rapport à son sexe social que peuvent adopter les transsexuels.

 
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