Tunisie, Egypte, Libye... De la révolte à la révolution




La vague révolutionnaire qui a déjà emporté Ben Ali et Moubarak est en train de s’élargir à l’ensemble de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et inspire les dissidents du monde entier. Mais la population ne se soulève pas que pour chasser des “sultans” et balayer des régimes corrompus : derrière les revendications politiques, il y a des revendications sociales et c’est tout un système d’exploitation économique qui est contesté.

Face à une contestation qui s’étend...

Après Ben Ali et Moubarak, d’autres dictateurs sont menacés par la rue et commencent à craindre pour leur place :
 Au Yémen, au Bahreïn, en Libye, en Iran, etc. des salarié-e-s, des travailleurs et travailleuses privé-e-s d’emploi, des étudiant-e-s, descendent dans la rue pour chasser les tyrans.
 En Tunisie même, la population n’est pas dupe de la « transition » qui est en train de s’opérer, où Ghannouchi ne fait que renouveler la même classe politique. Des manifestations ont lieu pour exiger le départ du gouvernement majoritairement issu du parti de Ben Ali et les grèves se poursuivent pour obtenir la satisfaction immédiate de revendications sociales.
 En Égypte, les revendications politiques laissent la place à des exigences sociales : les 24 000 salarié-e-s de la principale usine du pays ont ainsi obtenu par la grève une hausse de salaire de 25%, démontrant que la lutte du peuple égyptien n’a pas seulement pour but le remplacement d’un « pharaon », mais la fin du système politique, économique, et social qui s’appuie sur la dictature.

...une répression qui se durcit

Face à cette révolte, la réaction est brutale : quand le régime se sent menacé, les forces de répression tirent sur les manifestant-e-s.
En Libye, la répression décidée par un régime assassin a déjà fait plusieurs milliers de morts et maintenant Kadhafi cherche à provoquer la guerre civile en appelant le peuple « à désarmer les insurgés ». Ces dernier-e-s essaient pourtant de garder le contrôle des villes qu’ils ont libérées (Benghazi, Al-Baïda, Zouara) et marchent sur Tripoli, où se terre Kadhafi. Pendant ce temps, au Yémen, la police tue des manifestant-e-s et au Bahreïn, après avoir fait tirer sur la foule, le régime commence à lâcher du lest.
Mais malgré la répression, la révolte s’étend et inpire les manifestant-e-s en Algérie, au Maroc, à Djibouti, en Syrie, en Jordanie, en Iran et jusqu’en Chine. Elle dépasse donc les frontières du « monde arabe » et les différences religieuses et touche des régimes politiques très différents car elle repose avant tout sur une revendication partagée de dignité et de justice sociale.
Contrairement à ce que voudraient nous faire croire des dirigeants aux abois et leurs alliés occidentaux, la population insurgée n’a pas pour but l’instauration de régimes islamiques ou le départ de telle ou telle personne, mais la fin de tout le système dictatorial, qu’il soit laïc ou islamique, qu’il soit allié des États-Unis ou qu’il s’y oppose.

Solidarité internationale !

Nous devons, en France et ailleurs, soutenir ces révolutions et réaffirmer que, en Libye, en Tunisie, comme partout, c’est au peuple de décider librement de son destin, contre les dictatures et contre les ingérences des États occidentaux soucieux de défendre leurs intérêts économiques.
En effet, même si les dirigeants des grandes puissances ont senti le vent tourner et affirment maintenant soutenir la « transition démocratique », cela n’empêche pas Sarkozy d’accueillir à Paris, ce lundi 21 février, le dictateur gabonais Ali Bongo.
Contre l’impérialisme, contre la Françafrique, contre les dictatures, le combat ne fait que commencer.


Libertaire, égalitaire, une révolution reste à faire !

Tract AL de la révolte à la révolution
 
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