Uni(e)s contre une immigration jetable : La tentation républicaine




Après la réussite de la journée d’action du 4 septembre, l’Etat prépare des nouvelles lois xénophobes. Le collectif Uni(e)s contre une immigration jetable (UCIJ) prépare la mobilisation du 16 octobre, tiraillé entre la gauche de rue et la tentation républicaine.

La journée d’action du 4 septembre soutenue par le collectif UCIJ a rassemblé dans plus de 150 villes entre 150 000 et 180 000 manifestants. Si le bilan est très clairement positif, il n’en reste pas moins que l’information a été très peu relayée dans les quartiers et banlieues populaires.
La mobilisation fut donc peu importante dans ces endroits et nous rappelle qu’un important travail de sensibilisation reste nécessaire. Bien sûr, la démarche est très différente d’une mobilisation sur Internet lorsqu’il s’agit d’aller débattre, et de justifier sa position sur le voile ou la burqua.
L’UCIJ, sous l’impulsion des libertaires, noue néanmoins des liens avec des organisations de jeunes et travaille avec elles à la préparation d’un quatre-pages expliquant comment défendre ses droits en matière de nationalité et de régularisation, et appelant à s’organiser et à se mobiliser.

Des lois liberticides

Se pose maintenant la question des perspectives de mobilisation. Avec l’ensemble des lois liberticides du gouvernement sécuritaire et xénophobe de Sarkozy bientôt votées, la Ligue des droits de l’homme (LDH), initiatrice de la journée du 4 septembre, envisage comme nécessaire une mobilisation sur le long terme. Se profile à l’horizon législatif, d’abord la loi Loppsi 2 sur la sécurité intérieure et la loi Besson sur l’immigration (voir article ci-dessous), ensuite celle sur les mineurs et, enfin, la réforme de la justice. Mais la LDH, qui considère l’UCIJ trop à gauche, se mobilise pour rassembler le collectif autour d’elle et l’orienter vers une démarche électorale au service du PS, avec la perspective de pouvoir mobiliser les députés et autres élus.
Des mobilisations nécessaires
Ainsi, les différentes organisations du collectif peinent à initier de nouvelles mobilisations, de peur de brusquer la LDH. Heureusement les libertaires restent à l’initiative de mobilisations à l’intérieur comme à l’extérieur du collectif. Ainsi, les journées de mobilisation du 25 septembre contre la loi Besson qui ont été organisées dans plusieurs villes sont à l’initiative des camarades de la Coordination des groupes anarchistes (CGA). Mais il s’agit de continuer durant les semaines à venir.

Reconstruire la gauche de la rue

D’ores et déjà des collectifs se réveillent ou se mettent en place dans de nombreuses villes pour organiser des manifestations. Il est impératif d’appeler à les multiplier sous une forme adaptée à chaque fois. Des jeûneurs contre la loi Besson étaient présents à proximité de l’Assemblée nationale place Edouard Herriot du 8 au 18 septembre. Les milieux croyants, quant à eux, continuent d’agir sous la forme de « cercles de silence », mais sans réellement aller vers les personnes concernées ou à mobiliser.

Alors, quelles pratiques pour quels enjeux ? Il faut préparer des groupes d’action et de soutien, ville par ville, pour les Rroms, les SDF, les sans-papiers car demain la force sera du coté de la loi et de la police contre la rue, les squats et les pauvres. Par l’ensemble des textes législatifs prévus, il sera dorénavant quasiment impossible d’agir en dehors du système électoral. Nous assistons à présent à un retour aux valeurs dites républicaines qui passe notamment par le biais de l’Education nationale. La gauche ne voulant pas être en reste sur ce terrain propose quant à elle l’appel « Touche pas à Nation » de SOS Racisme, ou encore le texte républicain du 4 septembre.

Comme sous la IIIe République, le contrôle des personnes hors-système (lois scélérates anti-anarchistes) s’impose de plus en plus dangereusement. A travers ces lois sécuritaires, il s’agit, comme dans le reste de l’Europe, de contrôler et de casser les bases des mouvements squat, ultragauche, radicaux, etc. La possibilité de recréer une gauche de la rue et des mouvements de contre-pouvoir en lien avec les travailleurs et les travailleuses fera partie des réflexions du congrès d’Alternative libertaire qui se déroulera à Angers fin octobre.

Noël (AL Banlieue Nord Ouest)

Le collectif Uni(e)s contre une immigration jetable (UCIJ) a été crée en janvier 2006. Il réunit plus de 300 associations, organisations (syndicats, associations et partis politiques).

 
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