Vers un régime d’exception pour la vallée de la Roya ?




Encore un militant de la solidarité avec les étrangers condamné à une peine de prison. Nous dénonçons la répression subie par les militants associatifs et les bénévoles qui
tentent de venir en aide aux plus démunis. Pour plus d’informations, visitez le site des délinquants-solidaires, réseau dont AL est membre : http://www.delinquantssolidaires.org/

Hier, lundi 2 octobre 2017, un jeune homme de 19 ans a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour avoir transporté dans le véhicule de sa mère trois réfugiés perdus dans la vallée de la Roya afin de les mettre à l’abri dans le camp de Cédric Herrou.

Pas d’antécédents judiciaires, pas de franchissement de la frontière, pas de contrepartie financière, pas de lien avec les réfugiés : un simple geste d’humanité. Plusieurs questions posées par le tribunal au jeune prévenu nous laissent perplexes, dont : « Vous leur avez demandé leurs pièces d’identité ? » ou « Auriez-vous fait de même pour des Français ? ». Faudra-t-il désormais pratiquer une des trois vertus cardinales de notre devise républicaine en la combinant avec la xénophobie : pas de fraternité pour un étranger ?

Nous avons toujours fermement condamné toute forme de délit de solidarité ; toutefois, ce même geste d’humanité, ailleurs en France, nous le savons, ne donne le plus souvent lieu à aucune poursuite ou, tout au plus, à un rappel à la loi ; il était parfois sanctionné auparavant dans le département des Alpes-Maritimes par des peines - à nos yeux illégitimes - mais en tout cas beaucoup plus légères. Pour des faits de franchissement de frontière, la justice italienne a ainsi relaxé un associatif franco-américain.

Face à un dossier truffé d’erreurs de procédure, qualifié par la substitut du procureur elle-même de « léger », la justice a décidé de punir lourdement un jeune adulte de 19 ans. Parce que nous croyons en la justice de notre pays, nous voudrions être persuadés qu’elle ne cède pas désormais à l’ambiance sécuritaire et xénophobe entretenue dans notre département par certains politiciens locaux dont c’est le fonds de commerce.

Nice, le 4 octobre 2017

 
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