Voir : Moore, « Sicko »




Dans son dernier documentaire, Michael Moore s’attaque au système de santé américain, réputé très inégalitaire, et qui pourrait bien préfigurer ce que va devenir le système de sécurité social en France avec l’appel de plus en plus pressant aux financements privés. Le constat est affligeant : 50 millions de personnes n’ont aucune couverture médicale et quant à ceux et celles qui ont une assurance privée, le droit au remboursement s’avère être un véritable parcours du combattant. Le témoignage d’un ancien médecin travaillant pour ces assurances qui refusa d’accorder les soins à un « client » (ce qui entraîna sa mort) et qui vit, en guise de remerciement, son salaire grimper en flèche montre que ce système de santé privatisé ne cherche qu’à maximiser les profits sans s’embarrasser de déontologie médicale et autre serment d’Hippocrate suranné. Les assurances privées peuvent également se permettre d’acheter le silence de certains démocrates comme Hillary Clinton qui dans le passé soutenait l’idée d’un système de santé « socialisé ». La deuxième partie du film est une comparaison avec les systèmes de santé canadien, britannique et français, où Michael Moore feint de croire que tout est gratuit. D’ailleurs, pour prouver au public américain à quel point il est bon de vivre en France, ce cher Michael nous emmène dans les beaux quartiers parisiens à la rencontre d’une famille française typique au revenu mensuel supérieur à 7 000 euros et qui ne semble, en effet, ne pas avoir de gros soucis d’argent. Malhonnêteté intellectuelle ou simple aveuglement du réalisateur, ce qui est sûr c’est que comme d’habitude, cette légèreté dans le traitement des faits constitue le revers de l’aspect ludique et amusant des films de Michael Moore. Heureusement, Michael Moore nous sert une fin délicieuse, un véritable pied de nez aux autorités américaines, en allant faire soigner des sauveteurs du 11 septembre… à Cuba.

Mathieu (AL Aix)

 
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