Tract UCL

Les violences faites aux femmes : un arsenal de guerre




Les conséquences des conflits armés frappent les populations dans leur ensemble mais elles affectent plus particulièrement les femmes et les filles : viols, meurtres, esclavage sexuel ; prostitution, grossesse et stérilisation forcées.

Ces guerres multiplient également les phénomènes des déplacements et grossissent les vagues de réfugiés. Or, plus de 75 % des personnes déplacées sont des femmes et des enfants qui demeurent très exposés à la violence et à l’exploitation dans les pays d’asile comme lors de leur rapatriement.

Les guerres et le militarisme sont des rouages du système d’exploitation et d’oppression dans lequel nous vivons. Ils bloquent la liberté des peuples, déséquilibrent les économies et les modes de vie. Ils nous détruisent. Depuis des décennies, des féministes dénoncent les impacts des guerres sur la vie des femmes et leur lien étroit avec le patriarcat, le capitalisme et le racisme.

Les violences sexuelles et leurs causes ne sont pourtant pas qu’un phénomène de guerre. Elles sont profondément enracinées dans notre société patriarcale, même en temps de paix.

Les violences n’ont pas de pays, pas de religion, pas de frontières

En 2020, les Nations unies ont répertorié des cas de violences sexuelles liées à des conflits armés dans 18 pays en Afrique subsaharienne et au Moyen Orient surtout mais également en Amérique du Sud, en Asie ou en Europe.

Le 14 octobre 2022, à la suite de deux rapports, l’ONU dénonçait la « stratégie militaire du viol » des forces russes en Ukraine. En Iran, la pression sur les femmes s’accentue un peu plus chaque jour.

En Afghanistan la situation est plus que dramatique : 13,8 millions de femmes et de filles ont besoin d’une assistance pour survivre ; le mariage précoce et forcé ainsi que les déplacements involontaires se sont intensifiés.

En octobre 2023, le Rojava, territoire révolutionnaire et démocratique au Kurdistan syrien, a subi une nouvelle attaque massive de l’État turc. Comme à chaque offensive, les femmes sont spécifiquement victimes de violence, de harcèlement et d’abus.

Lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre, des civils sont morts, mais les femmes n’ont pas été tuées de la même façon que les autres. Elles ont été exhibées nues, violées, certaines ont été décapitées, d’autres démembrées et brûlées.

Des milliers de femmes et d’enfants ont été tués dans la bande de Gaza, et des milliers d’autres blessés. Les bombardements, les installations sanitaires endommagées ou non fonctionnelles, les déplacements massifs, l’effondrement des systèmes d’approvisionnement en eau et en électricité ainsi que l’accès restreint à la nourriture et aux médicaments perturbent gravement les services de santé notamment pour les 50.000 femmes enceintes, dont plus de 180 accouchent chaque jour. Malgré le manque de données claires sur les violences faites aux femmes, il est indiscutable que le conflit aggrave la situation. Il intensifie les abus et les exploitations sexuelles.


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Ici, rien ne bouge

Les violences sexistes et sexuelles (VSS) ont été depuis 2018 déclarées grande cause nationale sans que rien ne vienne de manière tangible modifier nos réalités, et les dernières sorties de Macron sur l’écriture inclusive sont à l’image de sa politique réactionnaire.

213.000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année. 94.000 sont victimes de viol ou de tentatives de viols chaque année, et 250 femmes sont violées chaque jour. Dans 91% des cas de violences sexuelles, les femmes connaissent les agresseurs. Une femme sur 6 fait son entrée dans la sexualité par un rapport non consenti et désiré. Une femme sur 2 a déjà subi une violence sexuelle en France. 16% des françaises ont subi une maltraitance sexuelle dans leur enfance.

32% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel au travail. 80% des femmes en situation de handicap ont été victimes de violences. 75% des agressions islamophobes visent des femmes. 85% des personnes transgenres sont agressées au cours de leur vie. Au 28 octobre 2023, le décompte des féminicides en France est de 107.

Pour soutenir nos sœurs là-bas, continuons le combat ici :
 Pour obtenir des moyens pour les assos qui luttent au quotidien contre les VSS, pour les droits des femmes et des personnes LGBTI, des personnes exilées ou sans-papiers ;
 pour obtenir la régularisation de toutes et tous ;
 pour dénoncer le rôle de l’état français dans les conflits armés, exiger l’arrêt des exportations d’armes et lutter contre la militarisation de notre société ;
 pour dénoncer tous les fascismes politiques et religieux dont les premières victimes sont toujours les femmes et les enfants.

 
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