Édito

Qui a peur de sa jeunesse ?




Pour « fêter » ses cent jours de gouvernement Gabriel Attal s’est rendu dans l’Essonne, à Viry- Châtillon, prononcer « un discours sur l’autorité au cœur de la République », là où, quinze jours auparavant, un adolescent de 15 ans, Shemseddine, avait été battu à mort.

Ça sentait pas l’annonce d’un plan massif d’investissement pour l’école publique (ce que demandent les enseignantes en grève du 93 depuis plusieurs semaines), ni d’une volonté d’investir massivement pour réduire les inégalités sociales. À vrai dire on n’en attendait rien… et ce fut pire encore.

Une fois encore Attal a été chercher l’inspiration dans les pires propositions de la droite réactionnaire : enfermement des élèves dix heures par jours dans les établissements scolaires, les « perturbateurs » se verront sanctionner sur leurs notes d’examen – ce qui est interdit par le Code de l’éducation –, ou d’imposer le lever (au garde à vous ?) des élèves quand un adulte rentre dans une classe et il embrayait le soir même dans une remise en cause inédite du principe de minoration des peines pour les mineures, vieille rengaine réactionnaire.

Cette volonté farouche de mettre la jeunesse populaire au pas : de l’embrigader via le SNU ou bien de sanctionner le moindre faux-pas, est un signe de faiblesse, d’autoritarisme et pas d’autorité. Un gouvernement qui a peur à ce point de la jeunesse est un gouvernement aux abois. Les capitalistes ont besoin de travailleurs et travailleuses dociles, Attal ne fait qu’appliquer leur programme économique et social. En ce mois de mai faisons résonner une autre musique faite de rébellion, de luttes et de futur pour notre jeunesse. À bas les écoles-casernes ! Vive le socialisme, vive l’autogestion !

UCL, 21 avril 2024

 
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