Politique

Appel à mobilisation : En Bretagne, la riposte antifasciste s’organise




Ce 21 avril 2024, une mobilisation large et unitaire est appelée à Saint Brieuc pour contrer la montée du fascisme, faisant écho à une recrudescence de l’implantation des réactionnaires dans une région qui semblait jusque là préservée.

Depuis plusieurs années maintenant, les agressions et actes fascistes s’accumulent en Bretagne.

Un bilan inquiétant...

Même si le devant de la scène a été occupé par les événements de Callac, où des militants d’extrême droite se sont mobilisés contre l’ouverture d’un centre d’accueil pour demandeur-ses d’asile, cela n’a été que la partie la plus visible d’une recrudescence importante dans cette région. Agressions de militantes, émergence de groupuscules néo­nazis ou faisant l’apologie d’une «  identité bretonne  » fantasmée, attaques LGBTQIphobes, journal­istes menacées, la liste est longue et révélatrice d’un mouvement inquiétant, qui touche une région historiquement éloignée des votes RN et qui semblait jusque là préservée de la frange la plus radicale de l’extrême droite.

Pour autant, il serait trompeur de parler d’une totale nouveauté. Déjà dans les années 2000, le parti ADSAV, se définissant de droite nationaliste, tentait de s’approprier l’espace public en mêlant indépendantisme breton et islamophobie. Même si ce groupe a été dissous, d’autres ont émergé, et peuvent compter sur des outils de propagande à l’instar de Breizh Info, un média d’extrême droite assumée. Plus récemment, on a pu assister à la création du groupe « An Tour Tan » à Vannes ou encore de celui « l’Oriflamme » à Rennes, qui ne se contentent pas ­d’être actifs sur les réseaux sociaux, et multiplient les actions et attaques ciblées.

… qui appelle une réponse forte, unitaire et solidaire 

À Saint-Brieuc, un  front commun antifasciste » s’est créé en réaction aux nombreuses attaques, et appelle ce 21 avril à une large manifestation. Cette date n’est pas anodine, puisqu’elle a été choisie d’une part en écho à la mobilisation de 2002 contre la première arrivée au second tour du FN aux élections présidentielles, mais aussi en relai de la marche contre l’islamophobie et le racisme organisée le même jour à Paris. 

Cet appel, auquel s’associent les groupes UCL de l’Ouest, revêt plusieurs objectifs. Tout d’abord, organiser une manifestation massive à l’échelle régionale a une portée symbolique forte, d’autant que la liste des signataires a été ouverte, outre aux collectifs et organisations politiques et syndicales, aux commerçantes ou encore aux asso­ciations locales.

Mais cela permet aussi de mettre en lien toustes celles et ceux qui, à leur échelle, tentent de lutter contre les idées racistes, sexistes et xénophobes. De nombreux groupes antifascistes se sont montés récemment, des débats et formations se multiplient également dans l’espace public, dans les syndicats et les lieux militants, permettant d’espérer une réponse la plus large et unitaire ­possible.

Florence (UCL Lorient)

 
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