Communiqué UCL

Jour du souvenir trans : les réacs’ débattent de nos droits pendant qu’on meurt en silence




Comme chaque année, la communauté trans compte ses morts. Elle en recense 392 entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre 2023. Un nombre largement sous-évalué du fait de la faible médiatisation des victimes, alors que le niveau de haine et de violence a grimpé en flèche cette année. Nos droits quant à eux, encore largement insuffisants, sont en recul et menacés dans de nombreux pays.

États-Unis : Tiffany Banks, 25 ans, tuée par balle. Depuis plusieurs années, une attaque extrêmement violente a lieu contre les personnes trans et leurs droits. Orchestrée par des mouvements réactionnaires voire fascistes, elle s’est brusquement accélérée en 2023 dans de nombreux pays, sur la scène législative mais aussi médiatique. Les personnes trans y sont dépeintes comme dangereuses pour les enfants ou pour les femmes, reprenant le poncif éculé et faux liant personnes LGBTI et agresseurs sexuels.

Royaume-Uni : Brianna Ghey, 16 ans, poignardée après des années de harcèlement transphobe. Nombre des personnes trans assassinées cette année sont des victimes directes du climat haineux qui résulte de ces attaques. États-Unis, Royaume-Uni, Russie, Hongrie... Ces politiques mortifères sont aujourd’hui importées en France par les Républicains, le Rassemblement National et Eric Zemmour. Il est impératif de s’y opposer pour empêcher de nouveaux drames.

Iraq : Noor Alsaffar, 23 ans, assassinée pour sa présence sur les réseaux sociaux. Les réactionnaires ne visent pas que les personnes trans. Il s’agit d’une stratégie, sur un sujet peu connu du grand public, pour habituer au contrôle des corps. Leur projet politique est dangereux pour toutes les personnes LGBTI ainsi que pour les femmes. Ce sont les mêmes qui ont combattu le droit à l’avortement, qu’ils ont fait tomber aux États-Unis l’an dernier.

Italie : Marta Castaña Torres, 65 ans, immigrée colombienne, prostituée du fait de la pauvreté, tuée avec d’autres femmes par un client. Pendant ce temps, la situation reste critique pour la population trans. Soumise aux discriminations et aux persécutions, elle souffre dans sa grande majorité de pauvreté et d’isolement. Au sein de celle-ci, les personnes les plus vulnérables sont les femmes trans (94% des meurtres), touchées par le racisme (80% des meurtres), souvent sans papiers (45% des meurtres en Europe). L’accès aux soins, aux démarches administratives, voire simplement à l’espace public est loin d’être garanti.

Suède : Molly, 14 ans, s’est ôtée la vie à la suite d’une puberté traumatisante, alors qu’elle attendait un traitement depuis 18 mois. A de rares exceptions près, l’accès à la transition médicale est très difficile partout dans le monde, particulièrement pour les mineures. Prétextant la protection de l’enfance, les politiques créent en réalité une détresse meurtrière. 80% des personnes trans souffrent de dépression, une sur deux fera une tentative de suicide dans sa vie, alors qu’il est prouvé que les traitements de transition sont extrêmement efficaces pour leur santé mentale. Mais ces victimes ne sont pas dans les journaux : elles ne représentent que 15% des morts comptabilisés cette année, alors qu’il s’agit probablement de la principale cause de décès externe.

Ce 20 novembre, soyons nombreux et nombreuses à commémorer les victimes de la transphobie, lors des rassemblements organisés partout en France. Disons leurs noms, racontons leurs récits, brisons le silence. Organisons-nous, contre les réactionnaires et pour l’avancée des droits trans.

Union communiste libertaire, le 19 novembre 2023

Crédit photo : Ted Eytan

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