Édito

Qui sont les barbares ?




Un jeune homme est poignardé au cours d’un bal dans un petit village. Encore une fois, les réseaux d’extrême droite se sont rués sur un fait divers. Encore une fois, leurs propos nauséabonds ont été abondement relayés sur les médias mainstream.

Aucune information n’est confirmée mais déjà, eux, ils savent ! Les assaillants seraient de « jeunes racailles ». Zemmour ressort son « francocide » : les assaillants sont qualifiés de « barbares » (ils n’osent pas encore dire Sarrasins !), ils seraient venus aux cris de « On est là pour les Blancs ».

La fachosphère n’en peut plus. Ils rêvent tout éveillés, excités tel des charognards à la vue du sang, ils croient voir leur fantasme enfin s’accomplir. Des hordes de jeunes venus de banlieue, et donc forcément pas de vrais Français, qui déferleraient dans un bon village français bien de chez nous. C’est l’annonce de la guerre civile que Zemmour et cie appellent de leurs vœux depuis des années. Enfin, la confirmation de leur vision raciste et haineuse du monde semble se concrétiser.

La parole raciste se libère : « barbares », « Français de papiers », « racailles », et les appels à la vengeance se multiplient. Il n’en fallait pas davantage pour qu’on voit un groupe d’une centaine de fafs, venus de très loin pour certains, partir en expédition punitive contre un quartier d’où viendraient les auteurs de l’attaque aux cris de « La rue, la France, nous appartient » . Tandis que les menaces et intimidations de l’extrême droite se multiplient, les réactions des forces de gauche restent à l’état de la dénonciation morale. Sans opposition frontale, collective, unitaire et populaire, la Peste brune continuera à se répandre.

UCL, 26 novembre 2023

 
☰ Accès rapide
Retour en haut