Dossier spécial

Défense des retraites : Cinq mois de lutte sans répit




Du 10 janvier au 8 juin 2023, les flux et reflux de la contestation.

10 janvier : Présentation de la réforme, qui doit reculer à 64 ans l’âge de départ en retraite. Le gouvernement annonce qu’il va activer l’article 47-1 de la Constitution, qui donne cinquante jours au Parlement pour se prononcer sur un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale.

19 janvier : 1re journée d’action à l’appel de l’intersyndicale. Succès surprise, et raz de marée  : 2,5 millions de manifestantes et manifestants. Près de 45% de grévistes à EDF, 80% des conducteurs et conductrices de train en grève, entre 70% et 100% dans les raffineries.

31 janvier : succès de la 2e journée d’action, avec 2,8 millions de personnes dans la rue.

6 février : début des débats à l’Assemblée nationale. LFI choisit de faire obstruction en déposant des milliers d’amendements, alors que le PS et EELV voudraient aller jusqu’au vote de l’article 7, sur les 64 ans.

7-8 février : quarante-huit heures de grève dans l’Énergie, le rail, la chimie, les ports et docks, à l’appel de quatre fédérations CGT et de SUD-Rail. Près de 2 millions de personnes dans la rue pour la 3e journée d’action.

7 mars  : alors que l’intersyndicale appelle à « bloquer le pays », tentative de lancer des grèves reconductibles, à l’appel de Solidaires et des fédérations CGT Mines-Énergie, Chimie, Ports et docks, Verre-Céramique, Construction, Commerce. Appel également dans le secteur du tri des déchets. Appel CGT-SUD-Unsa-CFDT à la SNCF  ; appel CGT-FO-Unsa-CGC à la RATP. En revanche, mot d’ordre intersyndical timide dans l’Éducation nationale, ou seul SUD appelle à cesser le travail les « 7, 8, 9 mars et après ». On atteint 3,5 millions de personnes dans la rue pour cette 6e journée d’action.

8 mars : tentative de grève féministe à l’appel de nombreuses associations, et avec le soutien de Solidaires, FSU, CGT. Les chiffres de grévistes sont faibles, mais, dans plusieurs localités, manifestations conjointes assos féministes et syndicats.

10 mars : il apparaît que, hormis à la SNCF, les grèves reconductibles ont fait long feu.

11 mars : la 7e journée d’action marque un recul, avec 1 million de personnes dans la rue.

16 mars : activation de l’article 49-3. Vaste protestation place de la Concorde, face à l’Assemblée nationale, 292 gardes à vue. Le gouvernement est mis à nu dans ses mensonges sur des pensions à 1 200 euros.

23 mars : forte remontée de la 9e journée d’action, avec 3 millions dans la rue.

25 mars : répression sauvage de la protestation contre la mégabassine de Sainte-Soline. Manifs partout en France contre la loi Kasbarian (dite anti-squatteurs) et contre la loi Darmanin qui attaque les droits d’asile et de séjour des migrantes.

14 avril : le Conseil constitutionnel valide l’essentiel de la loi, aussitôt promulguée.

17 avril : début des casserolades durant l’allocution présidentielle, chaque sortie de membres du gouvernement est harcelée par des concerts de casseroles.

24 avril : début de l’opération de chasse aux migrantes (dite Wuambushu) à Mayotte.

1er mai : 2,3 millions de manifestantes, c’est la première fois depuis 2009 que tous les syndicats sont unis pour cette journée de lutte.

6 juin : 900 000 manifestantes et manifestants pour la 14e et ultime journée d’action.

8 juin : le groupe parlementaire LIOT retire sa proposition d’abrogation de la réforme des retraites, condamnée par l’activation de l’article 40 de la Constitution.


Dossier spécial : Défense des retraites, repensons le combat


 
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