Éducation : 93, une rentrée scolaire catastrophique de plus




Département le plus pauvre de France « métropolitaine », la Seine-saint-Denis est de nouveau confrontée, comme chaque année, à une rentrée scolaire des plus préoccupantes : postes d’enseignant non pourvus, lycées et collèges surchargés souvent insalubres, sous-équipés ou en pleine rénovation.

Une fois n’est pas coutume, la rentrée scolaire dans le 93 est catastrophique. Cette situation est d’autant plus inacceptable lorsque l’on sait que l’État dépense moitié moins pour un élève du 93 que pour un élève parisien et qu’un élève de Seine-Saint-Denis voit sa scolarité amputée d’un an du fait des absences des professeur.es non remplacées jusqu’en troisième.

En plus de ce manque moyens, pour cette année 2018-2019, les établissements scolaires du 93 doivent faire face une augmentation de près de 2000 élèves dans le secondaire.

Face à cette situation, les grèves se multiplient. Au lycée Jacques-Feyder d’Épinay-sur-Seine, les enseignants et enseignantes ont débrayé le jeudi 20 septembre afin de protester contre l’augmentation des effectifs dans des locaux étriqués au sein d’un lycée en pleine rénovation. Malgré l’aménagement de salles supplémentaires, le nombre de classes est toujours supérieur au nombre de salles disponibles. À ce problème de salles, s’ajoute une augmentation considérable d’élèves par classe pouvant dépasser les 35 élèves notamment en classe de terminale ES.

Cette situation n’est malheureusement pas un cas isolé. À Sarcelles, au Blanc-Mesnil, à Montreuil, à Nanterre, à Aulnay-sous-Bois, les rentrées sont catastrophiques. À Aulnay-sous-Bois, au lycée Jean-Zay, les enseignants et enseignantes se sont mis massivement en grève le 25 septembre pour exiger une hausse des moyens proportionnelle à l’augmentation des effectifs.

Tri social

En quatre ans, les effectifs des élèves ont augmenté de 29,5 %, soit 343 élèves supplémentaires (1169 élèves en 2014, 1512 en 2018) . Bien entendu, les moyens n’ont quant à eux pas suivi. Le climat scolaire est de plus en plus insoutenable et la sécurité des élèves n’est plus assurée.

De fait, à ces problèmes de locaux et de moyens nécessaires viennent s’ajouter des problèmes de violence alarmants comme au lycée Paul-Éluard de Saint-Denis où les intrusions et les agressions aux abords du lycée se multiplient. Cela n’est pas étonnant lorsque l’on sait que ce lycée ne dispose que de huit surveillants pour 1900 élèves.

À cette situation inadmissible, il faut ajouter les réformes, malheureusement cohérentes, menées actuellement par le ministre de l’Éducation nationale, qui vont impacter particulièrement les élèves de la Seine-saint-Denis. Avec la mise en œuvre de Parcoursup, la casse du service public d’orientation, la réforme des lycées (professionnel, général et technologique) une seule et même logique : un projet d’école libéral et réactionnaire pour renforcer le tri social dévolu à l’école et placer les élèves sur le marché du travail.

Caesar (AL Saint-Denis)

 
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